Mâle ou femelle ? Choisir en connaissance de cause chez le Golden Retriever
- Johanna Parment
- 4 mai
- 4 min de lecture
C’est l’une des premières questions que posent les familles :
« Est-ce qu’il vaut mieux un mâle ou une femelle ? »
Et souvent, derrière cette question, il y a des doutes, des idées reçues, des anecdotes de proches, des expériences passées… Mais rarement une vraie réflexion fondée sur la race, le contexte, et surtout, la réalité du terrain.
Alors voilà ce que je peux en dire, avec mon regard d’éleveur, et à partir de ce que je vis chaque jour avec mes chiots, mes adultes, et les familles qui les adoptent.
Ce qu’on croit savoir… et ce qu’on observe vraiment
Beaucoup imaginent que :
les mâles sont plus fugueurs,
qu’ils marquent leur territoire partout,
qu’ils sont plus difficiles à gérer à l’adolescence,
et qu’ils sont moins doux que les femelles.
D’un autre côté, on dit souvent que les femelles sont plus câlines, plus à l’écoute, plus faciles à vivre.
Mais chez le Golden Retriever, ces différences sont loin d’être aussi tranchées. Et souvent, elles sont même complètement fausses.
Le mâle, injustement sous-estimé
C’est un constat que je fais régulièrement : les familles partent avec une préférence marquée pour une femelle, sans trop savoir pourquoi.
Souvent, la peur d’un mâle vient de choses entendues ailleurs :
“Il va fuguer à la première femelle en chaleur.”
“Il va lever la patte sur les murs du salon.”
“Ce sera plus dur à gérer au quotidien.”
La réalité, c’est que ces comportements ne sont ni systématiques, ni propres aux mâles.
Ils apparaissent chez des chiens qui manquent de cadre, de stimulation, de socialisation, ou simplement chez des chiens laissés à eux-mêmes pendant des périodes sensibles comme l’adolescence.
Un mâle bien élevé, équilibré, qui a grandi dans un cadre clair et bienveillant, est aussi stable, doux et fiable qu’une femelle.
Souvent même très proche de l’humain, très affectueux, expressif, pot-de-colle… et d’une grande tendresse.
Et la femelle ? Plus douce ? Plus simple ? Pas forcément.
Il y a aussi cette idée qu’une femelle sera forcément plus douce, plus calme, plus « facile ». Là encore, ce n’est pas une règle.
Certaines femelles ont beaucoup d’énergie, une vraie personnalité, un caractère bien affirmé.
Elles peuvent être plus indépendantes, plus têtues, moins démonstratives qu’un mâle. D’autres seront très sensibles, très fusionnelles. Tout dépend de l’individu, pas du sexe.
Le moment de bascule : l’adolescence
C’est peut-être le seul moment où une différence peut se faire sentir, et encore, uniquement si le chien n’a pas été bien préparé.
Chez le mâle, l’adolescence coïncide avec l’éveil sexuel, la montée des odeurs, les premières confrontations à des femelles en chaleur… S’il n’a jamais croisé d’autres chiens, s’il a été surprotégé ou isolé, il risque d’être débordé.
Excitation, frustration, perte de concentration, comportements nouveaux… c’est là qu’on entend : « Il a changé du jour au lendemain ».
Mais un jeune mâle qui a grandi dans un environnement riche, qui a appris à croiser d’autres chiens calmement, qui a été exposé à différentes situations, n’a pas de raison de mal vivre cette étape.
Chez la femelle, l’adolescence peut être plus discrète, mais tout aussi significative. On peut observer :
une montée en sensibilité,
de l’hypervigilance,
de la peur de l’inconnu,
ou une grande immaturité émotionnelle.
Encore une fois, c’est le vécu du chiot qui conditionne sa réponse à cette période, bien plus que son sexe.
Les chaleurs : la seule vraie différence structurelle
C’est un point qu’il faut prendre en compte, car il est bien réel : les femelles auront leurs chaleurs.
Chez le Golden Retriever, les premières arrivent généralement entre 8 et 14 mois, parfois plus tôt ou plus tard. Ensuite, elles surviennent environ tous les 8 à 9 mois, pour une durée de 3 semaines.
Pendant cette période :
il faut éviter les contacts libres avec les mâles,
être plus vigilant en balade (fugue, harcèlement par d’autres chiens),
accepter quelques désagréments à la maison (pertes, marquages hormonaux, irritabilité…).
Certaines femelles vivent leurs chaleurs de manière très discrète. D’autres sont plus impactées, plus agitées, ou plus sensibles. Cela dépend du tempérament, mais aussi de l’environnement.
Ce n’est pas une difficulté insurmontable, mais c’est une contrainte à connaître avant de faire un choix, surtout si on ne souhaite pas stériliser ou si d’autres chiens partagent le foyer.
Ce qui compte vraiment : le tempérament, le contexte, le lien
Un bon chiot, ce n’est ni un mâle, ni une femelle. C’est un chiot qui correspond à votre rythme de vie, votre environnement, votre expérience et vos attentes.
C’est pourquoi je ne fais jamais de promesse basée uniquement sur le sexe.
Je travaille mes mariages en pensant à l’équilibre des caractères, à la complémentarité des lignées, et à la variété des profils que je souhaite dans chaque portée.
Et ensuite, je vous accompagne pour trouver le bon chiot pour vous. Celui dont le tempérament colle à votre mode de vie, à votre énergie, à vos projets.
En conclusion
Choisir entre un mâle et une femelle chez le Golden Retriever, ce n’est pas une question de niveau de difficulté ou de douceur.
C’est une question de projection, de contexte, d’accompagnement.
Les mâles ne sont pas plus durs, sauf si on ne leur donne rien pour bien grandir.
Les femelles ne sont pas plus simples, sauf si on ne tient pas compte de leur sensibilité ou de leurs chaleurs.
Ce sont deux profils différents, mais ni l’un ni l’autre n’est meilleur par nature.
Le plus important, c’est le chiot en face de vous. Son caractère, son histoire, ce qu’il a vécu chez l’éleveur, et ce que vous ferez avec lui.
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