Mastication chez le chien : bien choisir pour préserver ses dents
- Johanna Parment
- il y a 5 jours
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 2 heures
La mastication est un besoin fondamental chez le chien. Elle occupe, détend, stimule mentalement, et participe à l’entretien bucco-dentaire. Pour nos Golden Retrievers connus pour leur amour du portage et de la mastication c’est même une activité centrale du quotidien. Encore faut-il choisir des objets adaptés… car tous les jouets à mâcher ne se valent pas.
Pendant longtemps, j’ai moi-même conseillé et utilisé abondamment les bois de cerf comme jouets à mâcher. Solides, naturels, durables, les chiens en raffolent. J’en achetais régulièrement, j’en donnais souvent, et mes chiens les adoraient.
Mais à force de constater chez mes adultes, des petites fractures dentaires, ébréchures sur les prémolaires ou molaires, j’ai fini par en parler sérieusement avec ma vétérinaire. Et la réponse a été très claire : les bois de cervidés sont souvent trop durs pour les dents du chien.
Dureté du jouet : le vrai critère à surveiller
Il existe une règle simple, que trop peu de gens connaissent :
Si vous ne pouvez pas enfoncer votre ongle dans le jouet, c’est qu’il est potentiellement trop dur pour les dents de votre chien.
La dent du chien, même si elle paraît solide, est fragile face aux matériaux très denses ou minéraux. Un choc un peu mal placé, une mastication trop intense sur un objet trop dur, et c’est la fracture invisible… jusqu’à ce qu’un jour, le chien montre une gêne, un abcès, ou une dent cassée.
Bois de cervidés : un plaisir addictif… mais risqué
Les bois de cerf sont composés de tissu osseux extrêmement dense. Pour un chien mastiqueur occasionnel, bien encadré, cela peut parfois passer. Mais pour un chien passionné et c’est souvent le cas des Goldens cela devient vite un risque.
Je l’ai vu chez plusieurs des miens : ils devenaient accros au bois de cerf, pouvaient y passer des heures. Et petit à petit, certaines dents ont montré des lésions. Sans douleur visible. En silence.
Aujourd’hui, je continue à en avoir quelques-uns, mais je les donne avec parcimonie, toujours sous surveillance, et en privilégiant les extrémités plus poreuses et plus tendres.
Bois d’olivier : une excellente alternative
Depuis, j’ai fait évoluer mes choix. Et le bois d’olivier est devenu un de mes incontournables.
C’est un bois naturel, non traité, légèrement abrasif, avec une dureté bien plus adaptée. Il ne casse pas les dents, il libère de petits copeaux mous (pas de gros éclats coupants), il sent bon, et surtout, les chiens l’adorent.
Alors oui, il est un peu plus salissant, il s’use plus vite… mais en échange, les dents restent intactes, les chiens sont tout aussi comblés, et je sais que je respecte leur santé bucco-dentaire.
D’autres alternatives douces à explorer
Bois de caféier : proche du bois d’olivier, un peu plus dense, mais bien toléré.
Racine de bruyère : parfois un peu plus dure, mais bien mastiquée par certains chiens.
Jouets à mâcher souples type Kong (à garnir, toujours sélectionner des modèles en caoutchouc naturel) : parfaits pour les jeunes ou les moins motivés.
Les friandises naturelles : une mastication plaisir… à utiliser avec discernement
En complément des jouets, les friandises naturelles à mâcher sont très prisées pour satisfaire le besoin de mastication : nerfs de bœuf, oreilles de cochon, groins, pattes de poulet, queues séchées, trachées, filets de viande, lamelles de peau, etc.
Elles sont savoureuses, faciles à digérer pour la plupart, et très attractives pour le chien.
L’avantage est clair : on est sur du 100 % naturel, sans plastique, sans colorants, sans artifices. Mais naturel ne veut pas dire parfait.
Certaines de ces friandises sont très riches, voire grasses : c’est le cas des oreilles de cochon entières, des groins, ou des peaux roulées épaisses. Elles doivent donc être données avec parcimonie, notamment chez les chiens sujets au surpoids ou aux troubles digestifs.
Un autre point important : la qualité de la source. Toutes les friandises naturelles ne se valent pas selon leur provenance ou leur méthode de séchage. Certaines, mal stockées ou mal préparées, peuvent contenir des bactéries (salmonelles, listeria), ce qui est problématique, surtout dans les foyers avec jeunes enfants ou personnes immunodéprimées. Bien choisir son fournisseur est donc essentiel.
Enfin, attention à certains produits comme les sabots de veau, os très secs, ou friandises ultra-dures. Ils peuvent provoquer :
• des fractures dentaires (trop durs à mastiquer),
• des blessures buccales (bords tranchants),
• des risques d’occlusion intestinale, en cas d’ingestion de fragments trop gros ou trop durs.
Personnellement, je préfère éviter tout ce qui ne s’effiloche pas ou ne se désagrège pas en morceaux mous. Et je privilégie les textures souples ou fibreuses, que les chiens peuvent mâcher longuement sans danger.
Conclusion : mieux vaut un jouet qui s’use qu’une dent cassée
Il est tentant de privilégier les jouets “durables”, “qui tiennent longtemps”, mais il faut se souvenir d’une chose : le jouet est là pour être détruit petit à petit, pas pour survivre éternellement.
Un bon jouet de mastication, c’est un objet sûr, plaisant, et adapté à la force de la mâchoire du chien.
Aujourd’hui, je privilégie ceux qui font plaisir à mes chiens sans danger à long terme, quitte à en racheter plus souvent. Parce que leurs dents, elles, ne repoussent pas.
Comments