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Les relations entre chiens : un équilibre fragile, surtout entre femelles

Les relations sociales entre chiens sont d’une complexité que l’on sous-estime souvent. Certains éleveurs ont eu la chance de traverser des décennies sans jamais connaître de conflit sérieux au sein de leur meute. D’autres, au contraire, font face un jour à une altercation qui change irrémédiablement la dynamique du groupe. Et il faut bien le dire : quand ce sont des femelles, la situation est souvent encore plus délicate.


Il ne s’agit pas uniquement de “mauvais caractères” ou d’individus incompatibles par nature. Une étincelle, un moment d’altercation, peut suffire à déclencher une animosité profonde et durable. Et là où les mâles peuvent se battre puis passer à autre chose, les femelles, elles, ont tendance à “se prendre en grippe” de façon beaucoup plus radicale et violente. Quand deux chiennes ne se supportent plus, les réconciliations sont rares, parfois impossibles.


Oui, des bagarres ponctuelles peuvent survenir, souvent avec un élément déclencheur identifiable : une ressource, une rivalité passagère, une mauvaise coïncidence. Mais ce que je traverse en ce moment est différent. C’est la première fois, à cette intensité, que je suis confrontée à une incompatibilité totale et durable entre deux de mes femelles. C’est inédit pour moi, et cela me brise le cœur.


Pour l’éleveur, c’est un véritable casse-tête. Que faire de l’élément perturbateur ?


  • Faut-il condamner une chienne à vivre seule, ou seulement avec un binôme compatible, isolée du reste de la meute ?

  • Faut-il au contraire envisager de lui trouver une nouvelle famille, un environnement plus adapté, où elle pourra s’épanouir sans conflit ?



Il n’y a pas de réponse unique. Chaque situation est différente, chaque chien est unique, et chaque éleveur doit faire un choix en son âme et conscience. Ce sont des décisions terriblement difficiles, parfois déchirantes, car elles impliquent de remettre en question une partie de son projet d’élevage et de ses attaches affectives.


Et il faut le rappeler : un chien peut être le plus tendre et le plus doux avec les humains, et pourtant le plus virulent avec ses congénères. Ces contradictions existent, elles font partie de la réalité du vivant et de la complexité des relations sociales canines.


Tout éleveur qui a déjà traversé une telle épreuve sait à quel point c’est frustrant et douloureux. Mais c’est aussi ça, la responsabilité d’un éleveur : faire passer le bien-être du groupe avant tout, et trouver, pour chaque chien, l’environnement où il pourra vivre pleinement et sereinement.

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