Publication de MIKE TEMPEST sur la dysplasie
"J’ai trouvé une publication où quelqu’un demandait comment des chiots issus de parents 0/0 peuvent développer une dysplasie du coude (ED). Il y a une incompréhension similaire dans le message précédent.” (Il fait référence à un sujet précédent sur la même page Facebook). “Avec tout le respect dû, cela montre malheureusement une absence de compréhension de la différence entre le phénotype et le génotype, du mode de transmission génétique et de l’impact des facteurs environnementaux.
Un score est une évaluation du phénotype des coudes, c’est-à-dire de leur apparence clinique. Un score ne donne aucune indication sur le génotype, autrement dit, une radiographie ne permet pas de savoir quels gènes le chien possède. En termes de transmission, la dysplasie du coude est héritée de manière multifactorielle/polygénique, ce qui signifie qu’elle est influencée par de nombreux gènes (dont beaucoup sont encore inconnus) et par des facteurs environnementaux. Elle est notamment partiellement causée par le surpoids et une activité physique excessive pendant la croissance du chiot.
Un accouplement entre deux chiens 0/0 produira de nombreux chiens avec de bons coudes (mais pas nécessairement tous), et certains auront tout de même des coudes problématiques. Un accouplement entre deux chiens 3/3 produira de nombreux chiens avec de mauvais coudes, mais aussi quelques-uns avec de bons coudes. Un accouplement entre un chien 0/0 et un chien 3/3 produira probablement de nombreux chiens avec des scores intermédiaires, mais également quelques bons et quelques mauvais cas. Cela s’explique par le fait que l’héritabilité suit un effet génétique additif.
Un chien “normal” possède quelques variantes génétiques pouvant causer une dysplasie du coude. Un chien atteint de dysplasie sous-clinique aura davantage de ces variantes problématiques. C’est la combinaison unique des gènes transmis par chaque parent qui déterminera le génotype du chiot en matière de dysplasie, ce qui explique la variabilité observée, y compris au sein d’une même portée. C’est pourquoi le statut génétique des chiens apparentés joue un rôle essentiel.
Maintenant, si l’on regroupe tous les scores des chiens apparentés dans un programme informatique, en y intégrant la valeur d’héritabilité de la dysplasie du coude, on peut obtenir une valeur d’élevage estimée (EBV) pour la dysplasie du coude. Cette approche est bien plus précise qu’un simple score lorsqu’il s’agit de prendre des décisions d’élevage. Le Kennel Club (Londres) utilise cette méthode, et les valeurs EBV sont disponibles en ligne.
Concernant l’héritabilité, elle varie selon les races et selon le système de notation utilisé. Une très bonne étude scientifique (Lawson et al., 2012) a évalué le phénotype et le génotype de la dysplasie du coude chez quatre races différentes, en analysant des milliers de chiens aux Pays-Bas, tous notés selon le système IWG. Les valeurs d’héritabilité obtenues étaient de 0,13 pour les Labradors, 0,12 pour les Golden Retrievers, 0,16 pour les Bouviers Bernois et 0,33 pour les Terre-Neuve.
Cela signifie que pour le Bouvier Bernois, la dysplasie du coude est seulement 16 % génétique (plus précisément, les effets génétiques additifs que l’éleveur peut contrôler) et donc 84 % environnementale (facteurs environnementaux et effets génétiques non additifs que l’éleveur ne peut pas contrôler).
J’espère que cela vous aidera à mieux comprendre.
24 janvier 2019 »

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