Les épillets chez le chien : un danger insidieux à ne pas sous-estimer
- Johanna Parment
- 2 mai
- 3 min de lecture
Les beaux jours arrivent, les balades se rallongent… mais avec eux, un petit ennemi sournois refait surface : l’épillet. Ce fragment végétal anodin en apparence peut pourtant causer de graves blessures chez nos chiens, parfois invisibles au premier abord. Voici tout ce que vous devez savoir pour prévenir, reconnaître et réagir efficacement face aux épillets.
Qu’est-ce qu’un épillet ?
L’épillet est le petit épi d’une graminée sauvage, comme le vulpin ou l’avoine. Une fois sec, il se détache facilement et se transforme en petit projectile piquant. Il est constitué d’une base effilée et dure, et d’arêtes pointues, parfois barbelées, orientées dans un seul sens. C’est cette structure qui rend l’épillet si redoutable : il pénètre facilement dans la peau ou les orifices du chien, mais ne peut pas ressortir. Il progresse dans les tissus à chaque mouvement ou frottement.
Où et quand les trouve-t-on ?
La période critique s’étend de mai à septembre, parfois jusqu’en octobre selon les régions. Les zones à risque sont les prairies, les bords de chemins, les champs fauchés, les terrains vagues ou jardins non entretenus. Les épillets s’accrochent surtout après une promenade ou un jeu dans l’herbe sèche.
Parties du corps les plus touchées
Les épillets s’infiltrent là où la peau est fine, ou les orifices ouverts. On les retrouve souvent dans les oreilles, provoquant des secousses de tête, des douleurs ou des otites soudaines. Entre les doigts, ils entraînent des boiteries, du léchage compulsif, voire des abcès. Dans le nez, ils causent des éternuements violents, parfois des saignements. Ils peuvent aussi atteindre les yeux (clignement, larmoiement, rougeur) ou la peau, notamment sous les aisselles, dans l’aine ou sur les flancs, où ils créent des nodules douloureux ou des fistules.
Pourquoi c’est dangereux ?
L’épillet agit comme un corps étranger mobile, qui s’enfonce profondément dans les tissus. Il peut entraîner des abcès, des fistules, des perforations internes (comme du tympan ou des cavités nasales), et parfois des complications graves nécessitant une chirurgie. Un épillet non retiré peut migrer loin de son point d’entrée, rendant le diagnostic difficile.
Que faire en cas de suspicion ?
Ne pas attendre. Il faut consulter le vétérinaire au moindre doute, surtout si le chien présente une boiterie soudaine, une douleur inexpliquée, s’il se gratte, secoue la tête, éternue ou se lèche de façon inhabituelle, ou si une plaie ne guérit pas. Le vétérinaire pourra rechercher l’épillet (par endoscopie, exploration locale ou échographie), nettoyer la zone, retirer l’épillet sous anesthésie si nécessaire, et prescrire un traitement adapté.
Prévention : votre meilleur allié
Avant ou pendant les balades, évitez les zones à herbes hautes sèches et tondez les zones fréquentées. Pour les chiens à poil long, des protections (chaussons, combinaison fine) peuvent être utiles. Après chaque sortie, inspectez minutieusement tout le corps du chien, en particulier les oreilles, les espaces interdigités, le ventre, les aisselles, les yeux et le nez. Brossez bien le pelage pour déloger les épillets invisibles, et lavez les pattes si besoin.
Chiens à risque particulier
Les chiens à poil long ou frisé (Golden, Cocker, Caniche…), les chiens de chasse ou de travail, les chiots ou les chiens âgés sont plus exposés : leur pelage accroche plus facilement les végétaux, et ils sont parfois moins réactifs aux signes de gêne.
Conclusion
Les épillets sont discrets mais redoutables. Ils peuvent transformer une balade anodine en urgence vétérinaire. La clé, c’est l’observation, la prévention et la réactivité. Un contrôle systématique après chaque sortie peut éviter bien des souffrances – et des factures.



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