Le certificat vétérinaire d’avant-cession : ce qu’il faut savoir avant d’accueillir votre chiot
- Johanna Parment
- 28 juin
- 3 min de lecture
L’achat d’un chiot est une démarche sérieuse qui s’accompagne de plusieurs documents officiels. Parmi eux, le certificat vétérinaire d’avant-cession est une étape obligatoire encadrée par la loi, essentielle pour garantir un minimum de transparence et de sécurité au moment de l’adoption. Voici ce qu’il contient, ce qu’il garantit (et ce qu’il ne garantit pas), et pourquoi il est important.
Un document obligatoire encadré par la loi
Depuis le 1er janvier 2016, conformément à l’article L214-8 du Code rural, tout cédant (éleveur, refuge, particulier…) a l’obligation de remettre un certificat vétérinaire établi avant la cession d’un chien ou d’un chat. Ce certificat :
Doit être rédigé par un vétérinaire praticien.
Doit être daté de moins de trois mois au moment de la vente.
Est obligatoire, y compris pour les dons.
L’objectif est simple : informer l’acquéreur sur l’état de santé apparent de l’animal, dans une démarche de prévention et de protection.
Ce que fait le vétérinaire lors de cet examen
L’examen vétérinaire réalisé avant la cession est un examen général externe. Il ne s’agit pas d’un diagnostic approfondi ni d’une visite spécialisée, mais d’un contrôle de l’animal « de l’extérieur », avec les moyens classiques d’un examen clinique de routine. Voici les éléments que le vétérinaire examine :
État général : poids, tonicité, comportement du chiot.
Température corporelle : souvent prise pour vérifier l’absence de fièvre.
Yeux, oreilles, dents : recherche de signes d’infection, de malformation ou d’anomalies visibles.
Peau et poil : parasites externes, croûtes, démangeaisons, etc.
Appareil cardiorespiratoire : écoute du cœur et des poumons à l’aide d’un stéthoscope, pour détecter souffles ou anomalies respiratoires.
Articulations et locomotion : palpation des membres, observation des mouvements, pour détecter une boiterie ou une douleur apparente.
Organes génitaux et région anale : vérification de la présence des testicules chez le mâle, observation de toute anomalie visible.
Identification : pose ou contrôle de la puce électronique, pour s’assurer de la bonne identification de l’animal.
Vaccination : primo-vaccination ou contrôle des vaccinations selon l’âge, avec vérification du carnet de santé.
Ce contrôle se conclut par l’émission d’un certificat écrit signé du vétérinaire, remis à l’acquéreur au moment du départ du chiot.
Un examen utile, mais limité
Il est important de rappeler que cet examen, bien que précieux, reste limité. Le vétérinaire ne dispose pas de scanner à la place des yeux, ni de boule de cristal.
Cela signifie qu’il ne peut pas détecter ce qui ne se voit pas à ce moment précis :
Un souffle cardiaque peut ne pas être perceptible à 8 semaines mais apparaître plus tard.
Une dysplasie des hanches ou des coudes ne peut être diagnostiquée à cet âge
Certaines maladies congénitales ou génétiques peuvent se révéler progressivement.
Un chiot en incubation d’une maladie virale peut être asymptomatique le jour de la visite.
Que l’éleveur garde un chiot pour lui-même ou qu’il le confie à une nouvelle famille, tous partent au même niveau : avec un examen vétérinaire de routine, fiable à l’instant T, mais qui n’engage pas sur l’avenir de façon absolue.
Une étape dans un parcours de santé global
Le certificat vétérinaire d’avant-cession ne se substitue pas à un suivi vétérinaire régulier. C’est un point de départ dans le parcours de vie du chiot, et non une garantie totale. Il s’inscrit dans une démarche plus large, qui repose sur :
Le travail sérieux de l’éleveur en amont : sélection des reproducteurs, dépistages, socialisation, soins, alimentation.
Le respect des protocoles sanitaires : vaccins, vermifuges, hygiène.
La responsabilité des familles adoptantes : suivi vétérinaire, environnement adapté, éducation cohérente.
En résumé
Le certificat vétérinaire d’avant-cession est un document obligatoire, utile et rassurant, mais à lire avec lucidité. Il atteste de l’état de santé apparent du chiot au moment de la visite, sans permettre de prédire l’avenir à 100 %. Il ne remplace pas l’importance d’un élevage rigoureux, ni celle d’un suivi attentif une fois le chiot dans sa nouvelle maison.
L’éleveur comme l’adoptant partagent cette réalité : accueillir un être vivant, c’est aussi accepter une part d’inconnu.
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